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La définition de la trame turquoise du bassin versant de la Reyssouze réalisée avec le bureau d’études spécialisé « Terroiko » a permis d’obtenir une série de carte détaillant le fonctionnement de la trame turquoise sur le territoire. Ce travail a notamment mis en lumière certains points faibles de la trame comme les grandes infrastructures de transport, obstacles difficilement franchissables pour la faune (autoroute, départementales, voie ferrées). Après étude des pratiques de déplacement des espèces aux abords des ponts, l’objectif du projet est d’expérimenter des techniques d’aménagements simples permettant à la petite faune terrestre de profiter des ouvrages de franchissements de cours d’eau pour traverser les infrastructures (routières, autoroutières et ferroviaires). Le syndicat envisage à termes d’aménager une dizaine de ponts existants.
Dans un premier temps, Reyssouze et Affluents a identifié les ponts potentiels présentant une interaction avec la trame turquoise. Ce sont 119 sites qui on été retenus pour être inventoriés (type d’ouvrage, taille, fonction, possibilité d’amélioration, etc.). Par la suite, une dizaine de ponts ont été retenus pour faire l’objet d’une étude plus approfondie, en lien avec les gestionnaires concernés. La perméabilité et l’utilisation actuelle de ces ouvrages par la faune sont étudiés par la pose de pièges photographiques et d’enregistreurs sonores.
Afin de savoir si la faune réussi à franchir ces ouvrages sans danger, des pièges photographiques sont installés pendant une durée d’environ trois semaines. Ils prennent en photo automatiquement toutes les espèces passant au niveau du pont, de jour comme de nuit. Si aucune espèce n’est détectée, cela peut signifier que le pont n’est pas adapté pour être franchi par la faune et nécessite des aménagements.
Saurez-vous reconnaître les espèces qui fréquentent les ponts du bassin versant ? Répondez au QUIZ Biodiv’ #1 !
Cette seconde étude permet d’évaluer l’impact des infrastructures sur le fractionnement des espaces ainsi que la qualité du paysage sonore grâce à la pose d’enregistreurs au niveau des ponts. Ce suivi innovant est réalisé par un bureau d’étude en bioacoustique et écoacoustique : Biophonia.
→ Biophonia, spécialiste de la bioacoustique et de l’écoacoustique en milieu terrestre
Quel est votre métier ?
BioPhonia est une entreprise innovante qui écoute la nature pour fournir aux gestionnaires des données de haute qualité pour comprendre et surveiller la biodiversité. Notre métier est d’analyser des paysages sonores pour étudier des espèces sensibles ou protégées, pour identifier des communautés d’espèces présentes ou caractériser des pollutions sonores. Nous proposons également des sensibilisations à la biodiversité par le son et des formations à la bioacoustique.
Combien d’enregistreurs avez-vous installé sur notre territoire ?
Nous avons installé 20 enregistreurs autour de 10 ponts du bassin versant de la Reyssouze. Ils sont programmés pour enregistrer par intermittence tout le long de la journée et de la nuit pendant le printemps et le début d’été. Une installation identique sera réalisée en 2025, les données issues de ces 2 campagnes seront comparées.
Que peut on mettre en lumière grâce à ces enregistrements ?
Ces enregistrements permettent de détecter la présence d’espèces vocales (oiseaux, amphibiens, certains insectes et mammifères, …) et de suivre leur présence au cours du temps. Ces enregistrements permettent également de caractériser les paysages sonores et d’en suivre les composantes naturelles (la biophonie, émise par les être vivants et la géophonie, émise par les éléments naturels non vivants) et la composante liée à l’activité humaine (l’anthropophonie).
Avez-vous déjà réalisé un projet similaire sur un autre territoire ?
Sur d’autres territoires, nous travaillons sur des projets de connectivité : notamment sur la Trame Verte et Bleue et la Trame Blanche, nous travaillons également sur des zones humides faisant l’objet de travaux de restauration. Le projet de Trame Turquoise du bassin versant de la Reyssouze fait le lien entre ces problématiques de connectivité et de suivi de zones humides.
Une fois les études naturalistes réalisées, des propositions d’aménagements simples (banquettes à pieds secs, rampes d’accès, encorbellement, clôtures occultantes, végétalisation, etc.) seront faîtes aux gestionnaires. Les aménagements viseront le meilleur rapport efficacité-coût.
Les inventaires (piégeage photographique et enregistrements sonores) seront renouvelés après aménagement, afin d’analyser l’efficacité des techniques choisies.
Exemples d’aménagements :
Ce projet a bénéficié du soutien technique et financier de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse via son appel à projets “Eau & biodiversité 2021” et du Département de l’Ain.
L’agence de l’eau est un établissement public de l’Etat qui œuvre pour la protection de l’eau et des milieux. Elle perçoit des taxes sur l’eau payées par tous les usagers et les réinvestit auprès des maîtres d’ouvrages (collectivités, industriels, agriculteurs et associations) selon les priorités inscrites dans son programme “Sauvons l’eau 2019-2024”. Plus d’information sur www.eaurmc.fr
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