Arbre et rivière : un équilibre à préserver

Les arbres et les rivières entretiennent une relation symbiotique, où chacun bénéficie de l’interaction avec l’autre, essentielle pour l’équilibre des écosystèmes aquatiques et terrestres. Les arbres, en bordure des cours d’eau, jouent un rôle clé dans la préservation des rivières : leurs racines stabilisent les berges, réduisant l’érosion, tandis que leur ombre maintient la température de l’eau, essentielle pour de nombreuses espèces aquatiques sensibles à la chaleur. En retour, les rivières nourrissent les arbres en leur apportant des nutriments et de l’eau, favorisant leur croissance.

L’ensemble de ces réservoirs écologiques entre terre et eau, et les corridors qui les relient entre eux forment ce que nous appelons la Trame Turquoise. La biodiversité y prospère, contribuant à la régulation des cycles de l’eau, au stockage du carbone et à la résilience face au changement climatique.

La trame turquoise

Depuis 2020, nous portons une stratégie qui cherche à intégrer les multiples enjeux du territoire, dont celui de la biodiversité et de son érosion. La trame turquoise, modélisée en 2021, nous aide à identifier les espaces clés pour le maintien d’une biodiversité en bonne santé.

On distingue des « réservoirs » où les espèces se réfugient, se nourrissent, se reproduisent, et des « corridors » qui permettent aux individus de se déplacer d’un réservoir à l’autre tout au long de leur vie. En 2024, pour aller plus loin, la trame turquoise a été enrichie par la trame noire, qui prend en compte la pollution lumineuse nocturne.

Sur notre bassin versant, trois grands ensembles se dégagent :

  • Le sud et l’est, composés de grands massifs forestiers humides, visibles en bas à droite de la carte ;
  • la moyenne et basse Reyssouze, où le fonctionnement des écosystèmes est très fortement lié au réseau bocager de prairies humides, de haies et de mares. Sur la carte, il s’agit de toute la zone jaune, verte et bleue centrale. 
  • le Val de Saône, composé de vastes prairies inondables accueillant une riche biodiversité, particulièrement visible sur la carte (vaste bande bleue longeant la Saône en haut à gauche). 

 

Le bon fonctionnement de ces ensembles est étroitement lié à la présence de l’arbre, souvent choisi, planté, conservé à dessein par l’Homme, dans toute sa diversité d’essences et d’état.

La trame turquoise nous permet d’identifier les espaces riches et propices à la vie, et les endroits où un « coup de main » serait nécessaire pour les rendre de nouveau attractifs pour une diversité de faune et de flore. Cet éclairage nous permet d’orienter nos actions de préservation, ou de programmer ce « coup de main » pour nos milieux, qui tient souvent dans la gestion de la végétation présente : le maintien ouvert d’une prairie, la plantation d’une haie bien placée ou la reconstitution d’un bosquet peuvent tout changer !

Maintenir et restaurer le bocage

La modélisation de la trame turquoise a mis en valeur l’importance de maintenir un système bocager fonctionnel autour de la Reyssouze et de ses affluents. L’ensemble de prairies humides, de haies et de mares compose un écosystème fonctionnel pour la biodiversité comme pour le cycle de l’eau : gestion des ruissellements, infiltration et conservation de l’eau dans les sols, protection des sources, épuration des eaux, etc. Cet ensemble compose également le paysage de notre territoire, patrimoine hérité de longues années de travail traditionnel agricole.

Ces éléments appartiennent à des propriétaires privés, mais servent à la société tout entière étant donné leurs multiples intérêts. C’est pourquoi plusieurs projets sont actuellement portés sur le territoire pour mettre en valeur haies, mares et prairies, en aidant leurs propriétaires à les préserver ou à les restaurer.

Sur les deux-tiers sud du bassin versant, Grand Bourg Agglomération est engagé avec l’Agence de l’Eau à travers le Marathon de la biodiversité, qui finance haies et mares sous certaines conditions. Depuis début 2023, 52 projets de haies représentant 24,3 km sur les 42 km visés, et 33 projets de mares sur les 42 visés ont été accompagnés par le marathon de la biodiversité.

En parallèle le syndicat a lancé un appel à candidature pour les propriétaires privés, exploitants et communes de la « basse Reyssouze » en avril 2024. Une trentaine de projets de restauration ou création de mares et une vingtaine de projets de haies représentant environ 5 km ont été retenus. Les travaux seront réalisés à la fin de l’été 2025 pour les mares et à l’automne-hiver 2025 pour les haies.

Plantation de haie - Malafretaz - 2022

L'observatoire des arbres de l'Ain

L’Observatoire des arbres de l’Ain est une base de données participative qui accompagne le développement d’une conscience collective du patrimoine arboré local.

Il a pour but, à terme, d’établir un inventaire des arbres de notre département.

Cet outil de connaissance a été créé en avril 2020 par le CAUE de l’Ain, une association ayant pour vocation la promotion de la qualité architecturale, urbaine, paysagère et environnementale. 

L’Observatoire des Arbres de l’Ain est un projet participatif qui requiert l’œil aiguisé des citoyens.

Vous connaissez un arbre, un alignement ou un groupe d’arbres qui vous semble exceptionnel par sa forme, sa dimension, son essence, son histoire ou vous souhaitez signaler un arbre important à vos yeux (l’arbre du quartier, l’arbre du jardin…) ? Laissez-vous guider en cliquant sur ce lien, et postez votre premier arbre !

Une fois posté, des « référents » formés par le CAUE se rendront auprès du spécimen signalé, en accord avec son propriétaire, pour renseigner une fiche descriptive complète.

A l’issue de ce parcours, les arbres inventoriés seront présentés au public sous forme d’une carte en ligne !

« L’Observatoire des Arbres de l’Ain est pensé comme un véritable outil au service des territoires », précise Lorène JOCTEUR, paysagiste conseillère au CAUE. « Il accompagne le développement d’actions à toutes les échelles du territoire départemental :  support d’action touristique et/ ou pédagogique, ressource pour des actions de sensibilisation, de protection et de valorisation du patrimoine arboré, aide à la protection règlementaire des arbres relevant du code de l’urbanisme ou tout autre texte législatif à la disposition des élus locaux, soutien à des démarches de reconquête de la biodiversité, etc. »

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