L’année 2022 hérite des études lancées en 2021 et permet la mise en œuvre des premières actions.
Elles sont aujourd’hui possibles grâce à un partenariat fort de l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée et Corse et du Département de l’Ain.

Arbre et changement climatique

Anticiper l'impact du changement climatique sur les arbres

Créé en 2023, l’Observatoire de la ressource en eau de Reyssouze et Affluents s’attache à suivre l’évolution des cours d’eau face au changement climatique. 

En croisant ces données hydrologiques, avec un certain nombre de données météorologiques (pluies, températures, pressions atmosphériques,…) et prévisions issues de modèles prédictifs, nous cherchons à anticiper au maximum les impacts du changement climatique sur nos rivières et ses écosystèmes. 

Concernant les arbres, ces informations essentielles peuvent nous orienter dans les choix de gestion de la ripisylves, mais aussi dans le choix des essences à planter sur les chantiers. 

Quels changements doit-on anticiper ?

Climadiag Commune est un outil de diagnostic climatique de Météo France. Les indicateurs sont calculés à partir de projections climatiques de référence sur la métropole (DRIAS2020-EXPLORE2).

On y apprend par exemple qu’à l’horizon 2030, le nombre de jours consécutifs sans précipitations sur Bourg en Bresse va potentiellement augmenter.

Un jour est considéré sans pluie si les précipitations quotidiennes correspondantes sont inférieures à 1 mm, c’est-à-dire inférieures à 1 litre d’eau par mètre carré.

[Source : Modélisation DRIAS pour Bourg en Bresse – www.climadiag-commune.meteofrance.com ]

Selon la même source, on apprend que la date de reprise de la végétation à Pont de Vaux va passer du 24 février au 13 février.

La date de reprise de végétation est déterminée à partir du cumul thermique (somme de température quotidienne en base 0 °C) depuis le 1er janvier de chaque année et correspond à la date à laquelle le seuil de 200 °C est atteint.

3 questions à ...

Joseph BENIL, conducteur de travaux chez TChassagne.

En lien avec nos chargés de mission, il pilote notamment tous les chantiers de plantation sur les travaux de renaturation de la Reyssouze en cours à Bourg-en-Bresse. 

Quelles sont les principales phases du cycle de vie d’un arbre ?

 » Il y a trois phases principales dans le cycle de vie d’un arbre : la germination, la croissance et la reproduction.

La germination commence avec une graine, qui germe lorsque les conditions climatiques sont favorables, comme une température adéquate, une lumière suffisante et une bonne hygrométrie (mesure du taux d’humidité présent dans l’air, NDLR). 

Ensuite, pendant la croissance, le jeune plant développe sa tige, ses racines et ses feuilles, ce qui lui permet de photosynthétiser et de se développer pleinement. Enfin, l’arbre atteint sa maturité et entre dans sa phase de reproduction. Il produit alors des fruits, comme les pommes de pin, les glands ou les châtaignes, selon son espèce. Une fois tombés au sol, ces fruits germent à leur tour et entament un nouveau cycle de vie. »

 
Quelle est la période la plus favorable pour planter des arbres, et pourquoi ?

 » Dans nos régions tempérées, les arbres alternent entre deux cycles annuels. Pendant le repos végétatif, qui correspond à l’automne et l’hiver, la sève redescend dans les racines, et l’arbre entre en dormance. C’est la période idéale pour planter, car l’arbre mobilise peu d’énergie à ce moment-là. À l’inverse, pendant la période végétative, au printemps et en été, l’arbre est en pleine activité : il photosynthétise, croît et se reproduit. Le transplanter durant cette période serait risqué, car il aurait besoin de beaucoup d’énergie pour s’adapter.

En général, la meilleure période pour planter commence après la chute des feuilles des espèces caduques, vers le 15 novembre, et dure jusqu’au 20 mars en plaine. Ces dates peuvent varier en fonction de l’altitude et des températures locales. »

 

Dans le cadre de vos travaux de plantation, ressentez-vous les effets du changement climatique ? Si oui, comment vous adaptez-vous ?

« Oui, les effets du changement climatique sont bien visibles. Premièrement, la période durant laquelle nous pouvons planter s’est réduite. Il y a dix ans, nous pouvions reboiser entre le 15 octobre et le 15 avril. Aujourd’hui, cette période s’étend du 15 novembre au 15 mars, ce qui nous oblige à adapter nos plannings et à travailler dans des délais plus serrés.

Ensuite, nous devons revoir les essences que nous plantons. En collaboration avec les maîtres d’ouvrage et les bureaux d’études, nous sélectionnons désormais des espèces capables de s’adapter aux futures conditions climatiques, comme des températures plus élevées, des sécheresses prolongées ou des événements climatiques violents. Certaines espèces locales, qui étaient auparavant bien adaptées, deviennent de moins en moins viables.

Enfin, la baisse des précipitations estivales rend la reprise des jeunes plants plus difficile. Nous devons mobiliser des équipes pour arroser les plantations, souvent dans des endroits difficiles d’accès. Cela a nécessité des investissements en matériel et a entraîné une augmentation des coûts pour les collectivités. Malgré ces défis, nous adaptons nos méthodes pour continuer à protéger et restaurer les écosystèmes forestiers. »

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