Définition de la trame turquoise

Comprendre la notion de continuités écologiques

Les continuités écologiques correspondent à l’ensemble des « réservoirs de biodiversité » et des éléments, appelés « corridors écologiques », qui permettent à une population d’espèces de circuler et d’accéder à ces réservoirs.

Des continuités écologiques ...
... sous pression

Et les trames dans tout ça ?

Les trames permettent de visualiser les réseaux de continuités écologiques sur un territoire. Il en existe différents types : terrestres, aquatiques, sonores, etc.

Elles contribuent à réduire la fragmentation des habitats naturels et semi-naturels et de mieux prendre en compte la biodiversité dans l’aménagement du territoire.

À la loupe : définir la trame turquoise du bassin versant de la Reyssouze

Sur notre bassin versant, de nombreuses espèces peuvent avoir besoin à la fois de milieux aquatiques et de milieux terrestres : elles empruntent parfois des trames bleues, et parfois des trames vertes. Afin de travailler spécifiquement sur ces espèces, l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse a proposé le concept de trame turquoise. Reyssouze et Affluents a souhaité la définir sur son territoire afin de pouvoir proposer des actions visant à la préserver, la renforcer ou la restaurer.

L'info en +

→ Jérémie Cornuau, Directeur de projets et formations biodiversité à Terroïko

Quel est votre métier ?

Je suis directeur de projets en ingénierie écologique. Mon métier consiste à accompagner des acteurs publics ou privés dans la connaissance des enjeux de biodiversité qui les concernent et dans leur prise de décision pour protéger efficacement la faune et la flore. Je travaille notamment sur les sujets de trames écologiques, qui visent à préserver ou restaurer les espaces naturels essentiels à la vie et aux déplacements des animaux au sein d’un territoire donné.

Comment fonctionne la modélisation SimOïko ?

Le principe du logiciel SimOïko est de faire « vivre » virtuellement des animaux sur un territoire durant une certaine période : ils naissent, se reproduisent et se déplacent selon les caractéristiques de leur espèce et des milieux naturels qui les entourent. En simulant ainsi leur vie sur plusieurs années, il est possible de prédire, par exemple, si la population va augmenter, rester stable ou baisser, ou si elle risque même de disparaître dans les cas les plus graves.

Comment les acteurs du territoire peuvent-ils utiliser les résultats de votre modélisation ?

Les simulations permettent de répondre aux différentes questions qu’ils peuvent avoir à traiter : est-ce que mon territoire offre des conditions favorables à la vie de telle espèce, quels vont être les impacts de tel projet d’aménagement, quelle est l’efficacité prévisible de telle action de protection… ? Ces informations les aident ensuite à prendre des décisions et mettre en place des actions qui bénéficient à la biodiversité.

Enjeux et pressions du territoire identifiés grâce à la trame turquoise

Enjeux

Lors de l’analyse de la trame turquoise, trois secteurs à enjeux forts se dégagent sur le bassin versant de la Reyssouze :

  • Secteur des boisements humides: Le sud et la frange est du bassin versant sont majoritairement composés de grands massifs forestiers humides, constituant la tête du bassin versant. C’est à partir de ces « éponges » que se forment les premiers écoulements qui constituent plus loin la Reyssouze et certains de ses affluents majeurs. Ces massifs sont identifiés comme réservoirs d’importance de la trame turquoise, abritant entre autres de nombreuses espèces d’amphibiens ou de chauves-souris. Ils constituent de plus la « ceinture verte » de l’agglomération burgienne.
  • Secteur bocager: À l’aval de l’agglomération de Bourg-en-Bresse, le paysage devient typiquement bocager. La fonctionnalité de la Trame turquoise réside alors essentiellement dans l’existence d’un réseau de prairies humides entrecoupées de haies le long de la Reyssouze et de ses affluents (Jugnon, Reyssouzet, Salençon, Bief de la Gravière, Biefs de Rollin et d’Ouche, etc.).
  • Secteur du Val de Saône : Sur les bords de Saône, un réseau de vastes prairies inondables accueille une riche biodiversité. La connexion entre cet espace et le reste du bassin versant est essentielle. A l’interface entre les prairies inondables et les secteurs bocagers bressans la présence et la qualité d’un maillage bocager (haies, mares, milieux annexes) est ainsi prioritaire.
Pressions

De nombreuses actions humaines dégradent la trame turquoise sur ces secteurs à forts enjeux : la rectification et le recalibrage des cours d’eau, urbanisation et l’implantation d’infrastructures linéaires de transport, disparition des prairies humides, disparition du bocage (haies et mares), etc.

Actions mises en place

Au vu des enjeux et des pressions identifiées, il apparait urgent d’agir pour promouvoir, améliorer et protéger les fonctionnalités du territoire notamment vis-à-vis des grands cycles de l’eau et de la biodiversité. Ainsi, Reyssouze et Affluents s’engage en prenant en compte la trame turquoise dans l’ensemble de ses projets et va plus loin en proposant des actions spécifiques visant à :

  • Améliorer et sécuriser la continuité des massifs forestiers en tête de bassin versant ;
  • Préserver et restaurer un réseau de prairies humides bocagères ;
  • Améliorer et protéger la continuité Saône – Reyssouze.

Soutien technique et financier

Ce projet a bénéficié du soutien technique et financier de l’agence de l’eau Rhône Méditerranée Corse via son appel à projets « Eau & biodiversité 2021 » et du Département de l’Ain.

L’agence de l’eau est un établissement public de l’Etat qui œuvre pour la protection de l’eau et des milieux. Elle perçoit des taxes sur l’eau payées par tous les usagers et les réinvestit auprès des maîtres d’ouvrages (collectivités, industriels, agriculteurs et associations) selon les priorités inscrites dans son programme « Sauvons l’eau 2019-2024 ». Plus d’information sur www.eaurmc.fr

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