Café Chantier : on a répondu à vos questions

Les travaux réalisés sur les rivières soulèvent fréquemment des questions et des malentendus. Pour y répondre, nous avons mis en place les « Café Chantiers », des moments de discussion ouverts aux habitants. Ces rencontres permettent à chacun d’échanger directement avec l’équipe responsable des projets. Elles favorisent la transparence, améliorent la compréhension des enjeux et offrent des retours d’expérience précieux.

Voici un résumé des échanges qui ont eu lieu lors du Café Chantier du mardi 25 février, sur le chemin de la Hulotte, à proximité du parc de loisirs de Bouvent, concernant les travaux en cours sur la Reyssouze à Bourg-en-Bresse et Montagnat.

On voit encore des engins et des tas de terre … Les travaux sont terminés ?

Il reste encore une petite partie de travaux de terrassement à réaliser qu’on n’a pas pu terminer en raison des conditions météorologiques : environ 400 m sur le tour de Bouvent, entre l’ancien moulin et la passerelle, et environ 100 m juste à l’aval du pont SNCF sur le chemin de la Hulotte. Ils seront finalisés au cours de l’été.

Côté petits travaux, des aménagements piscicoles et des fixations d’embâcles sont encore en cours cette semaine. Cela consiste à fixer du bois dans le lit de la rivière pour dynamiser l’écoulement de l’eau et offrir des caches aux poissons. Les plantations sont quasiment terminées : il reste encore la plantation de tous les hélophytes, c’est-à-dire les plantes qui vivent les pieds dans l’eau. Elles seront plantées en mail/juin, époque à laquelle elles font leurs racines.

Sur tous les endroits où il y a eu des travaux, on voit la terre à nue. Vous allez laisser pousser ou planter quelque chose ?

On n’était pas intervenus lors de nos travaux sur le marais du Dévorah. Là-bas, l’écosystème avait simplement besoin de retrouver son humidité initiale pour que les graines contenues dans le sol puissent germer et ainsi retrouver un écosystème typique des marais.

Ici c’est différent : on se trouve dans un milieu urbain, si on n’intervient pas, il y a un risque important de se retrouver avec des espèces végétales envahissantes. On a décidé de donner un coup de pouce à la nature sur tous ces espaces en semant un mélange de graines locales, issues d’une filière de semences provenant de prairies humides de la Veyle.

Les travaux que vous avez réalisés sur le marais du Dévorah ont eu un effet incroyable ! J’ai pu y aller avec un naturaliste qui y faisait un inventaire et le milieu est déjà très riche, seulement deux ans après les travaux !

En effet, les travaux de renaturation ont eu des effets très rapides. Cela est également dû au fait que le lieu est interdit au public, ce qui en fait une réserve de biodiversité importante, aux portes de la ville.

On voit que vous avez planté beaucoup d’arbres : vous avez choisi quelles essences ?

On a sélectionné uniquement des essences d’arbres adaptées aux bords de cours d’eau, et au changement climatique. On trouve des érables, des bouleaux, des charmes, des noyers …

Consultez le détail ci-dessous :

Aulne glutineuxAlnus glutinosa
Erable champêtreAcer campestre
Erable plane « royal red »Acer platanoïdes ‘Royal red’
Erable sycomoreAcer pseudoplatanus
Bouleau verruqueuxBetula pendula
Charmecarpinus betulus
Arbre de judéeCercis canadensis
Noyer communJuglans regia
NéflierMespilus germanica
MerisierPrunus avium
Parrotia arbre de ferParrotia persica
Pommier sauvageMalus sylvestris
Cerisier à grappesPrunus padus
Poirier communPyrus communis
Chêne sessileQuercus petratea
Saule blancSalix alba
Saule marsaultSalix caprea
Tilleul à petite feuilleTillia cordata
Orme champêtreUlmus minor
Cornouiller mâleCornus mas
Cornouiller sanguinCornus sanguinea
Noisetier communCorylus avellana
AubépineCrataegus monogina
Fusain d’EuropeEuonimus europaeus
BourdaineFrangula alnus
HouxIlex aquifolium
Chèvrefeuille des haiesLonicera xyloteum
PrunellierPrunus spinosa
Nerprun purgatifRhamus cathartica
GroseillerRibes rubrum
Rosier des champsRosa arvensis
EglantierRosa canina
FramboisierRubus idaeus
Saule à oreillettesSalix aurita
Saule cendréSalix cinerea
Saule pourpreSalix purpurea
Sureau noirSambucus nigra
Viorne obierViburnum opulus
Plantain à feuilles lancéoléesAlisma lanceolatum
Plantain d’eauAlisma plantagoaquatica
Ache faux-cressonHelosciadium nodiflorum
Populage des maraisCaltha palustris
Laîche aiguëCarex acuta
Laîche des maraisCarex acutiformis
Laîche pendanteCarex pendula
Reine des présFilipendula ulmaria
Iris des maraisIris pseudoacorus
Leersie faux-rizLeersia oryzoides
LysimaqueLysimachia vulgaris
SalicaireLythrum salicaria
Cresson de fontaineNasturtium officinale
Baldingère faux-roseauPhalaris arundicea
Roseau communPhragmites australis
Sagittaire à feuilles en flèchesSaittaria sagittifolia
Scirpe aiguëSchoenoplectus lacustris
Scirpe des boisScirpus sylvaticus
Scrofulaire à oreillettesScrophularia auriculata
Rubanier d’eauSparganium erectum

Les aménagements qu’on voit ici (le ponton en contrebas ndlr) sont destinés à quel public ?

A terme, ce sera un ponton accessible aux PMR, mais le stabilisé n’a pas encore été posé. C’est un ponton handipêche qui a été installé au-dessus d’une fosse naturelle que nous avons conservée. C’est donc un aménagement qui sera accessible à tout le monde !

Les autres aménagements en toile de coco et en bois qu’on voit dans l’eau ont été installés dans les méandres pour protéger les berges de l’érosion. Ce sont des aménagements qui se désagrégeront au cours des prochaines années, ce qui laisse le temps à la végétation de s’installer pour remplir ce rôle naturellement.

Est-ce que le lit de la rivière a été "étagé" ?

Au lieu d’avoir une rivière avec un fond rectangulaire comme on avait avant, on a en effet travaillé le fond du lit pour créer ce qu’on appelle un chenal d’étiage. En pinçant le lit comme ça, on s’assure que l’eau continue à couler même s’il y en a moins.

Vous avez déplacé le lit de la rivière ici ?

Non, on est dans le même lit, par contre, il est moins large qu’avant.

Avez-vous déplacé les poissons avant de faire vos travaux ?

Avant d’entamer des travaux dans le lit d’une rivière, on procède systématiquement à une pêche électrique, avec la fédération de pêche. Elle consiste à envoyer un léger courant électrique dans l’eau à l’aide d’une perche spéciale. Ce courant n’électrocute pas les poissons, mais il les étourdit brièvement, ce qui permet de les attraper facilement pour les déplacer sur une portion de rivière qui ne sera pas soumise à des travaux. On protège ensuite l’accès au site avec un filet pour éviter que des poissons reviennent sur le site avant la fin des travaux.

Lorsque vous enlevez les filets, les poissons reviennent tout de suite ?

Certains, déjà dans le secteur, vont effectivement revenir immédiatement. Mais on évalue qu’il faudra environ 2 ans pour retrouver la population initiale : déjà parce qu’il faut laisser le temps au milieu de se reconstruire. Mais aussi parce que les poissons se déplacent beaucoup avec les crues : il faut donc laisser attendre que ces évènements se produisent.

Au final, vous avez supprimé combien d’obstacles pour les poissons ?

Le projet a permis de retirer la vanne de Pennessuy, un peu plus loin en aval en longeant le chemin de la Hulotte, et celle du moulin de Curtafray sur le tour de Bouvent.

Quand j’étais petite, on allait se baigner vers le moulin de Curtafray. A l’époque, tous les enfants jouaient dans la Reyssouze, ici et dans Bourg-en-Bresse. On construisait des radeaux, on allait gratter sous les ponts. C’était quelque chose d’habituel et on n’a jamais été malades !

Il y avait une source vers le pont SNCF : elle y est toujours ?

Il y a toujours cette source, mais aussi plein de suintements dans la prairie de l’autre côté de la Reyssouze (lorsqu’on longe le chemin de la Hulotte ndlr). On a abaissé un peu la prairie pour que la Reyssouze puisse y déborder plus facilement. On était déjà dans une zone inondée régulièrement. On y a creusé quelques mares pour la biodiversité, pour retenir l’eau et favoriser son infiltration.

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