Amélioration des rivières et du cadre de vie à Bourg-en-Bresse

De 2023 à 2025, le syndicat Reyssouze et Affluents améliore les rivières et le cadre de vie de Bouvent au stade Verchère à Bourg-en-Bresse. Quatre phases de travaux de réhabilitation se succèdent pour redonner aux milieux aquatiques un fonctionnement plus équilibré et naturel :

  • La suppression de la vanne de Pennessuy
  • La restauration écologique du Dévorah
  • La débétonisation du canal de Loëze
  • La restauration écologique de la Reyssouze

Le canal de Loëze au niveau de la rue des Dîmes :
Avant et projection après débétonisation

Les actus du projet

Déviations et coupures temporaires
(piétons et cyclistes)

  • La Traverse de l’Av. A. Mercier à la rue des Dîmes : la piste cyclable a été réouverte le vendredi 25 octobre.

  • La Traverse au niveau du chemin de la Hulotte : fermeture du 18 novembre au 20 décembre.

Suivez les chantiers en cours :

Retrouvez l’évolution des chantiers de débétonisation du canal et de restauration écologique de la Reyssouze en vidéo :

Le détail des 4 phases de travaux

Suppression de la vanne de Pennessuy

Septembre 2023

1 vanne supprimée pour favoriser la continuité écologique
1 pont installé pour améliorer la gestion des crues

La diffluence de Pennessuy, aménagée dans les années 60, est le lieu de séparation de la Reyssouze entre le bras entrant dans Bourg-en-Bresse et le canal de Loëze qui limite l’importance des crues dans le centre-ville. Un système de vannage automatisé répartissait les débits entre les deux bras. Il s’avérait difficile à gérer en période de sécheresse : l’eau stagnant dans la retenue à l’amont se réchauffait en été, sa qualité se dégradait. De plus, ce système était infranchissable pour les poissons. Enfin, le vieillissement du système entraînait des risques de dysfonctionnements et des coûts d’entretien importants.

En septembre 2023, Le vannage a été remplacé par un ouvrage fixe (pont cadre en béton) qui conserve la capacité de protéger la ville des inondations sans brider le fonctionnement naturel de la rivière ‌: chasse de la vase et diversification du fond du lit lors des crues, eau courante même en été, libre circulation de la faune et des sédiments, etc. Ce pont constitué de 3 cadres en béton pesant plus de 25 T a été installé grâce à une grue.

Il sert également au passage pour la Traverse, voie de mobilité douce de Grand Bourg Agglomération traversant le territoire pour rejoindre le site de Bouvent.

Un batardeau temporaire (plaque bleue) est installé à l’amont du pont afin de limiter le débit entrant dans le centre-ville de Bourg-en-Bresse afin de le protéger pendant les travaux de l’Allée de Challes.

Restauration écologique du Dévorah

Octobre 2023 → Décembre 2023

1,7 km de rivière et berges renaturés
1,3 ha de zones humides restaurés
50 arbres et 500 arbustes plantés

Le Dévorah prend sa source à Saint-Just et se jette dans la Reyssouze à Bourg-en-Bresse. Son tracé et sa largeur ont été fortement modifiés depuis les années 60. Ce qu’il reste de son marais s’assèche peu à peu. Des travaux sont entrepris pour préserver ce cours d’eau et son marais qui abritent une biodiversité très riche.

Longs de 1,75km, les travaux se décomposent en deux secteurs géographiques :

  • Le marais : Sur 650 m, un nouveau lit sinueux et plus étroit est créé pour le Dévorah. Cela permet de le reconnecter à son marais et de ré-humidifier ce dernier. La rivière retrouve ainsi un gabarit naturel et sera reconnectée au marais du Dévorah, permettant d’avoir une zone humide fonctionnelle. Les premiers méandres ont été travaillés par les entreprises de terrassement hors d’eau.
  • La traversée urbaine : Sur ce secteur, le Dévorah présente une largeur importante et une faible diversité d’habitats. Sur 1,1 km, le projet consiste à recréer des banquettes alternées pour pincer les écoulements et créer des habitats aquatiques. Les arbres et arbustes qui ont tendances à refermer la rivière sont débités et réutilisés pour faire des épis de diversification dans le lit du cours d’eau. Les banquettes et épis ont déjà été mis en place sur 500 mètres linéaires. La végétalisation de ces tronçons par la plantation d’hélophytes (plantes semi-aquatiques), arbres et arbustes est réalisée en dernière phase de chantier.
Débétonisation du canal de Loëze

Juillet 2024 → Août 2024*

1,6 km de béton supprimés
3 ha de zones humides et mares créés
160 arbres et 2 880 arbustes plantés

* Végétalisation jusqu’en 2025

Le Canal de Loëze, construit dans les années 60 pour protéger la ville des inondations de la Reyssouze, va être rénové.

Bien qu’efficace, le béton empêche l’infiltration de l’eau et limite la biodiversité, créant un îlot de chaleur.

Le projet consiste à retirer le béton pour permettre à l’eau de s’infiltrer à nouveau et à la végétation de pousser, apportant plus de fraîcheur en ville. Les travaux s’étendront de l’avenue Amédée Mercier à l’allée des Violets.

Des études hydrauliques assurent que le niveau de protection contre les inondations sera maintenu. Les habitants pourront bientôt profiter des zones humides, accessibles grâce à de nouveaux aménagements. Un parcours pédagogique est également prévu pour les années à venir.

Restauration écologique de la Reyssouze

Août 2024 → Octobre 2024*

2,3 km de rivière et berges renaturés
3,2 ha de zones humides et mares créés
1 790 arbres et 6 560 arbustes plantés

* Végétalisation jusqu’en 2025

La Reyssouze à l’entrée de Bourg-en-Bresse a été modifiée par l’Homme au fil du temps, notamment pour le moulin de Curtafray et par des travaux dans les années 60 et 80.

Aujourd’hui, la rivière est trop large, avec des berges pentues et peu de végétation, causant des problèmes de qualité de l’eau en été.

Le projet prévoit de retirer la vanne de Curtafray, facilitant ainsi le passage des poissons et des sédiments. La rivière retrouvera un lit plus étroit et des berges en pente douce, avec de nouvelles plantations d’arbres et de plantes semi-aquatiques. Cela améliorera la résilience de la rivière en été et renforcera sa connexion avec les prairies humides environnantes, essentielles pour la qualité de l’eau.

Des aménagements permettront aux habitants de profiter des cours d’eau et des zones humides, et un parcours pédagogique est prévu dans les années à venir.

Le projet global

Le mot des élus
Jean-Louis FAVIER - Président de Reyssouze et Affluents

Les élus de la collectivité s’engagent à répondre aux attentes locales et à adapter notre société aux changements climatiques grâce à un programme de travaux ambitieux et exemplaires. Début 2023, Reyssouze et Affluents, l’Agence de l’eau Rhône Méditerranée et Corse, ainsi que le Département de l’Ain ont signé un contrat environnemental de 7,8 millions d’euros. Ce contrat, couvrant 11 actions de restauration et de préservation des milieux aquatiques entre 2022 et 2024, concrétise l’engagement du territoire et la confiance de nos partenaires. Le projet «ReyDeca» est l’action la plus ambitieuse dans ses intentions et dans sa réalisation. Elle inclut la rénovation du Canal de Loëze, construit dans les années 60 pour protéger la ville des inondations. Le retrait du béton permettra à l’eau de s’infiltrer et à la végétation de pousser, apportant fraîcheur et biodiversité en ville. Les travaux s’étendront de l’avenue Amédée Mercier à l’allée des Violets. Des études hydrauliques garantissent le maintien de la protection contre les inondations, et de nouveaux aménagements permettront aux habitants de profiter des zones humides, avec un parcours pédagogique prévu.

Baptiste DAUJAT -Vice-président de Reyssouze et Affluents et délégué de Grand Bourg Agglomération

À Bourg-en-Bresse, nos rivières ont été profondément modifiées par l’homme depuis les années 50. Leurs lits ont été élargis et ont subi des transformations qui ont eu des conséquences notables : envasement, difficultés de régulation des eaux et perte de biodiversité. Aujourd’hui, nous lançons une phase de travaux pour réhabiliter ces cours d’eau et restaurer leur connexion avec les zones humides environnantes. Ce projet ne se limite pas à modifier des aménagements du passé ; il représente un pas décisif vers une ville durable, résiliente et habitable. En restaurant les milieux aquatiques au coeur de la ville et en les adaptant aux défis du changement climatique, nous renforçons la capacité de Bourg-en-Bresse à faire face aux événements extrêmes tout en améliorant la qualité de vie de nos citoyens.

Les chiffres clés
+
0
km
de béton supprimés
+
0
km
de rivières et berges renaturés
+
0
arbres et arbustes
plantés
+
0
ha de zones humides
restaurés
+
0
vannes
supprimées pour favoriser la continuité écologique
+
0
pont
installé pour améliorer la gestion des crues
Le récap' des 4 phases de travaux 2023-2025

De 2023 à 2025, le syndicat Reyssouze et Affluents améliore les rivières et le cadre de vie de Bouvent au stade Verchère à Bourg-en-Bresse. Quatre phases de travaux de réhabilitation se succèdent pour redonner aux milieux aquatiques un fonctionnement plus équilibré et naturel.

Travaux à venir
Fichier 3
Débétonisation du canal de Loëze

Juillet 2024 → Août 2024*

Fichier 4
Restauration écologique de la reyssouze

Août 2024 → Octobre 2024*

* Végétalisation jusqu’en 2025

Travaux déjà terminés
Fichier 5
Suppression de la vanne de Pennessuy

Septembre 2023

Fichier 6
Restauration écologique du dévorah

Octobre 2023 → Décembre 2023

Calendrier de travaux

Restauration écologique de la Reyssouze :  

  • Travaux préparatoires 

 Débétonisation du canal de Loëze :  

  • Travaux préparatoires  
  • Début de la débétonisation 
Juillet 2024

Restauration écologique de la Reyssouze :  

  • Début des terrassements et création de zones humides à l’est de Bouvent

 Débétonisation du canal de Loëze :  

  • Suite et fin des travaux de débétonisation 
Août 2024

Restauration écologique de la Reyssouze :  

  • Suite des terrassements et création de zones humides à l’est de Bouvent
Septembre 2024

Restauration écologique de la Reyssouze :  

    • Fin des travaux de terrassement et création de zones humides à l’est de Bouvent 
    • Fin de la mise en place des cheminements 
    • Fin des travaux d’amélioration du lit de la Reyssouze au niveau du tour de Bouvent et du chemin de la Hulotte 
    • Installation des pontons 
    • Début de la végétalisation 
Octobre 2024

Végétalisation

Jusqu'en mars 2025
Un projet en quête d'exemplarité
Un projet construit en concertation

La concertation a été menée de front avec les études de conception du projet depuis 2022. Quatre ateliers de travail et deux sorties terrain ont été réalisés en conviant les riverains et les usagers des secteurs de travaux, les conseillers citoyens de la ville de Bourg-en-Bresse et des associations. En s’appuyant sur le travail des participants, le projet a été adapté : création de pontons et cheminement PMR, compatibilité du tracé avec le parc de Bouvent et ses usages actuels, propositions de communication autour du projet,etc. Enfin les différents services techniques et élus de la ville de Bourg en Bresse ont été intégrés afin d’améliorer la mise en place du projet.

Atelier de concertation
Un projet prenant en compte la biodiversité

Des inventaires écologiques ont été réalisés en 2022 et 2023 afin de recenser les espèces présentes sur et aux alentours des sites de travaux. Ce sont 647 espèces végétales et 630 espèces animales qui ont été observées dans des habitats globalement dégradés. Ce diagnostic a permis d’affiner le projet : évitement des espèces protégées, réduction des impacts de la phase travaux en optimisant les périodes et méthodes d’interventions, mise en place de mesures d’accompagnement.

Un projet pour s’adapter au changement climatique

Ces travaux visent, par la débétonisation du canal de Loëze à créer une coulée verte dans le centre ville qui sera un îlot de fraicheur, essentiel dans l’adaptation au changement climatique.

Un projet prenant en compte les usages

Dans la conception du projet, les usages ont été pris en compte au plus tôt. Ainsi, pendant la saison estivale, le parc de loisirs de Bouvent ne sera pas impacté par les travaux. Les voies piétonnes et cycles fermées pendant les travaux seront systématiquement accompagnées de déviation et de panneaux explicatifs. Les travaux ont été prévus en période estivale afin de limiter les désagréments sur les cheminements et les riverains.

Partenaires techniques et financiers

Ce projet fait partie des 11 actions du contrat environnemental signé en janvier 2023 par Reyssouze et Affluents et ses partenaires : l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse et le Département de l’Ain.

Ce contrat environnemental a 3 objectifs pour le bassin versant de la Reyssouze :
Gérer durablement la ressource en eau : reconquérir la qualité et prévenir les déséquilibres quantitatifs
Préserver et restaurer le bon fonctionnement des milieux aquatiques
Redonner sa place à l’eau dans l’aménagement du territoire

Ce projet est également soutenu par le Fonds MAIF pour le vivant – Nature 2050. Alimenté par le dividende écologique de la MAIF (10 % des résultats annuels nets du groupe), il soutient des projets qui régénèrent la biodiversité et améliorent la résilience de nos territoires face aux risques climatiques.

Enfin, ce projet est labellisé Living With Rivers. Ce label a pour objectif de mettre en valeur les initiatives positives et l’engagement des acteurs ancrés dan les territoires en réponse aux grands défis que traversent les fleuves et les rivières.

Coût global du projet : 4 640 000 € HT / 5 570 000 € TTC

Ce projet est financé à hauteur de 70% par l’Agence de l’Eau Rhône Méditerranée Corse, 10% par le Département de l’Ain et 10% par le Fonds MAIF pour le vivant – Nature 2050.

Entreprises

Le marché public de travaux a été attribué aux entreprises suivantes :

Lot 1 : Terrassement

Entreprise mandataire :


FAMY TP
SAINT-DENIS-LES-BOURG

Entreprises cotraitantes :


FONTENAT
BOURG-EN-BRESSE


JACQUEMET
AMBÉRIEU-EN-BUGEY

Lot 2 : Génie écologique et paysage

Entreprise mandataire :


TCHASSAGNE
SAINT-MARTIN-DU-MONT

Entreprises cotraitantes :


BALLAND
AMBÉRIEU-EN-BUGEY


Y.M. Entreprise
PLATEAU D’HAUTEVILLE

QUESTIONS SUR LES TRAVAUX

Quel est le lien avec les travaux réalisés sur l’allée de Challes ?

Les travaux de Reyssouze et Affluents sont complémentaires des travaux engagés sur l’Allée de Challe. Sur ce secteur, la Ville de Bourg-en-Bresse, conjointement avec Reyssouze et Affluents et Grand Bourg Agglomération, mène un projet d’envergure, à deux pas du centre-ville, qui va modifier la physionomie du site et remettre l’eau et la nature au cœur de l’espace public.

Deux bras de la Reyssouze, initialement bétonnés, sont réunis pour former un nouveau cours d’eau plus naturel. Les travaux comprennent également la renaturation du lit de la rivière, la création de berges paysagères, des cheminements piétons et une piste cyclable. Ce projet vise à revitaliser l’écosystème local et à améliorer la qualité de vie des habitants, tout en luttant contre les îlots de chaleur urbains.

Tous ces travaux menés sur Bourg-en-Bresse forment donc une « coulée verte » au cœur de la ville, favorisant les continuités écologiques et l’adaptation au changement climatique. 

+ d’infos sur le site de la Ville de Bourg-en-Bresse 

Va-t-il y avoir plus de moustiques ?

L’objectif est de recréer un système naturel fonctionnel, capable d’accueillir la faune et la flore spécifique des prairies humides. Ainsi, les populations de moustiques devraient être régulés par les autres espèces comme les oiseaux, les chauves-souris ou les amphibiens qui pourront profiter de ce nouvel espace de chasse.

La restauration d’un sol naturel permettra une meilleure infiltration des eaux, limitant les espaces d’eau stagnante.

Enfin, les vitesses d’écoulement dans le canal vegetalisé seront sensiblement les mêmes qu’en l’état avec béton. Cela limite le développement larvaire des moustiques.

Le risque inondation est-il aggravé par la suppression du béton sur le canal ?

Bien que le canal soit débétonisé et végétalisé, le risque inondation reste inchangé.

Des modélisations hydrauliques ont permis de dessiner le nouveau lit du canal sur l’ensemble du linéaire de travaux. Ainsi, deux techniques sont utilisées afin de conserver la capacité d’évacuer l’eau rapidement en crue : soit le canal est élargi, soit ses talus sont raidis.

La circulation va-t-elle être coupée ou modifiée ? (voitures, piétons, vélos, etc.)

Les travaux n’entrainent pas de coupures de la circulation routière. Cependant des déviations pour les piétons et cyclistes pourront être mises en place sur certains secteurs de travaux. 

Retrouvez les lieux et dates dans la rubrique Actus du projet

La base de loisirs de Bouvent sera t-elle toujours accessible pendant les travaux ?

La base de loisirs de Bouvent reste accessible pendant toute la durée des travaux.

Les travaux n’entrainent pas de coupures de la circulation routière aux alentours de la base. Cependant des déviations pour les piétons et cyclistes pourront être mises en place sur certains secteurs de travaux. 

Retrouvez les lieux et dates dans la rubrique Actus du projet

BOITE A QUESTIONS

Pourquoi modifier le tracé de la rivière ?

Un cours d’eau est un milieu naturel en mouvement qui adapte sans cesse son tracé. Au fil des siècles, l’Homme a modifié leur géométrie et fixé leur lit, changeant la perception de ce qu’est une rivière naturelle. Notamment, les méandres de la rivière, ses « virages », ont été coupés en faveur de tracés plus rectilignes, facilitant l’aménagement (urbain, agricole …) et l’évacuation plus rapide de l’eau vers l’aval. Dans ce même objectif, les lits ont été fortement élargis et incisés (creusés).

Ces modifications ont entrainé des conséquences néfastes pour les milieux aquatiques, non anticipées à l’époque : incision des cours d’eau et des nappes qui les accompagnent, augmentation du risque d’inondation à l’aval, perte de biodiversité, réchauffement des eaux …

Aujourd’hui, nous nous attachons à redonner à la rivière ses fonctions naturelles. Cela passe par une modification des « profils » de la rivière :

  • Le profil « en long » est celui que l’on voit en prenant de la hauteur. On vient le modifier sur certaines sections en ajoutant des méandres. On augmente ainsi la distance entre deux points, entrainant une réduction de la pente. Cette modification va avoir un effet de « rétention » d’eau : l’eau garde la même vitesse d’écoulement, mais elle met plus de temps à quitter le territoire puisqu’elle parcourt une distance plus longue. Cela permet une meilleure gestion des crues en temporisant l’afflux d’eau à l’aval.
  • Le profil « en travers » est celui qu’on verrait en effectuant une coupe à un endroit donné. On vient le modifier en faisant varier la largeur, la profondeur et la pente des berges. Cela permet de favoriser le maintien d’une lame d’eau en été et de diversifier les « faciès » d’écoulement de la rivière, c’est-à-dire de faire varier la vitesse d’écoulement et la granulométrie de son lit. Ainsi, on diminue à la fois la stagnation et la surface d’eau exposée au soleil, pour une meilleure régulation de la température et du taux d’oxygène.  
Pourquoi on ne cure plus systématiquement les rivières ?

Le curage est le retrait mécanique, depuis la berge, des sédiments accumulés dans le lit d’un cours d’eau. Il doit permettre d’accélérer l’écoulement des eaux pour limiter localement les risques d’inondations. Cette technique suscite des désaccords et aujourd’hui, le curage systématique des rivières n’est plus recommandé car il ne constitue pas une solution durable aux inondations.

Le curage peut en revanche aggraver l’érosion du lit et fragiliser les berges, créant des problèmes à plus long terme, comme l’incision du cours d’eau et l’érosion des berges, la déstabilisation des ponts …

Le rôle de Reyssouze et Affluents est de proposer une gestion des eaux de surface globale, en proposant des stratégies à l’échelle du bassin versant : évacuer l’eau le plus rapidement possible à un endroit entraîne forcément des conséquences sur l’écoulement des eaux en aval !

Nous privilégions aujourd’hui des solutions basées sur la nature. Les espaces humides, prairies et haies autour des rivières favorisent l’infiltration des eaux et ralentissent les écoulements. Combinés à des aménagements ciblés, comme l’aménagement de zones de débordement, ils permettent de mieux gérer les crues et d’atténuer les risques d’inondations.

Notre rôle est également de développer une culture du risque : les événements météorologiques extrêmes se multiplient avec le changement climatique, il nous faut apprendre collectivement à vivre avec.

Comment le syndicat travaille-t-il avec les riverains et les agriculteurs des bords de cours d'eau ?

Reyssouze et Affluents adopte toujours une approche concertée et volontaire pour ses projets. Avant d’engager des travaux sur les bords de cours d’eau, nous discutons avec chaque propriétaire ou locataire concerné pour évaluer les impacts éventuels, positifs et négatifs, qu’ils soient financiers, sociaux ou techniques. Ce temps d’échange nous amène à réorienter notre projet en cas d’incompatibilité, ou de définir ensemble les conditions de compensation appropriées. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes :

  • Les conventions : Elles définissent les engagements mutuels entre la collectivité et les propriétaires ou locataires sur une période déterminée. Ces conventions sont annexées aux autorisations préfectorales.
  • L’acquisition de parcelles : Si la vente est envisagée, nous faisons une estimation du bien et la proposons aux propriétaires, qui restent libres d’accepter ou non.
  • Les usages agricoles : Si des terres agricoles sont concernées, nous travaillons avec la Chambre d’agriculture et la SAFER pour évaluer les indemnités à verser aux exploitants. Nous pouvons aussi proposer d’autres parcelles pour compenser la perte de terres cultivées.
Comment évaluez-vous la réussite de vos travaux ?

Il y a plusieurs façons d’évaluer le gain apporté par des travaux de restauration écologique.

  • Le diagnostic écologique : avant chaque chantier un diagnostic écologique est réalisé pour mettre en évidence les enjeux faune et flore en présence. Le type et le nombre d’espèces sont recensés sur 4 saisons, faune et flore confondus. 3 ans après les travaux, le même diagnostic est réalisé nous permettant de voir si le nombre d’espèce et/ou d’individus a évolué.
  • Suivi de la qualité de l’eau : la température de l’eau, son PH, le taux de nitrates et d’oxygène dissous sont mesurés avant, pendant et après le chantier pour en apprécier les impacts.
  • Suivi de l’évolution de la morphologie du lit : des vols drones sont programmés avant, pendant et après les travaux pour voir l’évolution de la rivière au fil des saisons. Ces suivis nous permettent d’évaluer si la rivière trouve un équilibre entre le charriage et la dépose des sédiments.
  • L’observatoire participatif : en collectant les photos et avis des usagers via l’application mobile Cœur Reyssouze, nous évaluons l’impact de nos travaux sur la perception du paysage et des milieux aquatiques.
Pourquoi y a-t-il parfois des tas de terre en bord de cours d’eau pendant les travaux ?

Lors des phases de terrassements, l’entreprise mandatée par le syndicat « trie » les matériaux, c’est-à-dire les terres issues de la modification des berges ou du lit de la rivière.  Cela permet de les stocker avant leur évacuation, ou de les réutiliser a posteriori. C’est souvent le cas avec la terre de surface, dite terre végétale, qui est la plus riche. Celle-ci est souvent mise en stock en haut de berges tout le long du chantier, créant temporairement des « cordons » parfois confondus avec des digues. Cette terre est « renappée » en surface à la fin du chantier pour permettre au milieu de se régénérer plus rapidement.

La renaturation des zones humides favorise-t-elle la présence de moustiques-tigre ?

Le moustique, quelle que soit l’espèce, a besoin d’eau stagnante pour se reproduire : c’est pourquoi on a eu tendance à associer les zones humides à cet insecte. Les zones naturelles que nous aménageons, comme les prairies inondables ou les forêts humides, favorisent une biodiversité riche qui crée un équilibre naturel. Les prédateurs, comme les libellules ou les amphibiens, contribuent à limiter naturellement les populations de moustiques.

Le moustique tigre (Aedes Albopictus) est une espèce invasive anthropophile, c’est-à-dire qu’elle ne vit que dans les lieux fréquentés par l’Homme. Pour lutter contre cette espèce, il convient donc avant tout de supprimer les lieux de ponte autour des habitations en vidant les récipients d’eau, en entretenant les gouttières (…) et en favorisant la présence des prédateurs naturels des moustiques.

Pourquoi abattre des arbres lors des travaux de restauration écologique des cours d'eau ?

Les arbres stabilisent les berges, régulent la température de l’eau en été, fournissent des caches et de la nourriture pour la faune, participent à l’épuration de l’eau … Pour Reyssouze et Affluents, couper un arbre n’est jamais une décision prise à la légère, mais elle est parfois nécessaire dans le cadre de nos missions.  Voici quelques-unes des raisons qui nous amènent parfois à faire ce choix :

  • Réalisation des travaux : si nous cherchons toujours à optimiser l’organisation des chantiers pour maintenir le plus d’arbres possible, certains travaux nécessitent de retirer les spécimens qui maintiennent la rivière dans une forme qui ne lui est pas naturelle. C’est le cas par exemple des travaux de reprofilage des berges, qui consistent à retravailler les berges en pente douce pour redonner à la rivière sa morphologie naturelle, et la reconnecter à ses espaces connexes.
  • Retrait d’espèces non adaptées : lorsque nous rencontrons des espèces dites « invasives » qui ont un impact sur nos écosystèmes, nous les retirons pour favoriser les espèces locales. C’est le cas par exemple avec le robinier faux acacia, l’ailanthe glanduleux ou l’érable negundo.
  • Sécurité et prévention : il nous arrive de retirer des arbres mal placés et/ou vieillissants lorsqu’ils menacent de tomber. Ceux-ci peuvent en effet présenter un risque direct pour les usagers, ou générer des embâcles susceptibles d’augmenter le risque d’inondation s’ils sont situés à l’amont d’un pont.

Bien que les effets soient difficilement perceptibles sur un temps court (un arbre met généralement entre 20 et 50 ans à devenir adulte), nous compensons systématiquement la coupe d’arbres en plantant des espèces adaptées et favorables à nos écosystèmes aquatiques.

Vous souhaitez vous exprimer ou poser des questions sur le projet ? Contactez-nous !

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