Restauration de la Reyssouze à Montagnat

De septembre à décembre 2025, Reyssouze et Affluents restaure la Reyssouze à Montagnat pour lui redonner un fonctionnement naturel indépendant de l’humain, fondé sur la nature.

Le projet de restauration comprend :

  • le remplacement du pont communal ;
  • le démantèlement de l’ancienne vanne du moulin de la Craz ;
  • la restauration des berges de la Reyssouze ;
  • la restauration du bief de Saugé.

Les actus du projet

Déviations et coupures temporaires
(piétons et cyclistes)

  • Le chemin de la Craz est coupé à la circulation piétonne et automobile au niveau du pont enjambant la Reyssouze jusqu’à décembre 2025. L’accès au complexe sportif se fait par le haut du village.

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Le projet global

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arbustes plantés

Reyssouze et Affluents agit pour la préservation des milieux aquatiques, des zones humides et la prévention des inondations. La Reyssouze a été profondément transformée au fil des siècles – implantation des moulins, curages des Trente Glorieuses, rectification du lit – ce qui a entravé son équilibre naturel.

À Montagnat, le pont de la route de la Craz et le vannage du moulin de la Craz ont été identifiés comme des obstacles à la continuité écologique. Celle-ci repose sur un principe simple : les espèces doivent pouvoir se déplacer librement, l’eau circuler naturellement et les sédiments transiter sans entrave. Ce principe, issu de la Directive Cadre sur l’Eau (2000) et renforcé par la Loi sur l’Eau et les Milieux Aquatiques (2006), vise à rétablir le bon fonctionnement des cours d’eau.

Concrètement, ces obstacles posent des problèmes car ils empêchent la rivière de fonctionner normalement :

  1. La qualité de l’eau se dégrade : l’eau stagne, ralentit, se réchauffe, s’évapore et manque d’oxygène.
  2. La morphologie de la rivière est modifiée : les berges s’érodent et le fond de la rivière se creuse, car les sédiments ne circulent plus.
  3. La biodiversité diminue : les poissons ne peuvent plus remonter le courant si leur capacité de saut est limitée.

Remplacement du pont communal

Le nouveau pont permettra de restaurer la continuité écologique et hydraulique du cours d’eau.

Contrairement à l’actuel, dont le radier constitue un obstacle pour la faune piscicole et crée une retenue en amont, et dont les piles limitent l’écoulement et favorisent la formation d’embâcles augmentant le risque d’inondation.

Il sera remplacé par un pont sans seuil de fond ni pile au centre du lit, offrant ainsi un ouvrage plus adapté aux crues et à la libre circulation de l’eau.

Par ailleurs, ces travaux permettront également de sécuriser le passage des véhicules de 3,5 tonnes, là où l’interdiction de franchissement de l’ancien ouvrage était peu respectée.

Retrait de la vanne du moulin de la craz

Le vannage du moulin de la Craz sera démantelé, ce qui permettra la libre circulation des organismes vivants, le transit naturel des sédiments – limitant ainsi l’érosion du lit de la rivière en aval – et une réduction du risque inondation lié aux manœuvres manuelles de la vanne lors des crues.

Restauration de la Reyssouze

Le retrait de la vanne et le changement du pont vont modifier l’écoulement et les niveaux d’eau de la Reyssouze.  

Sur 800 m de part et d’autre de la vanne, la pente naturelle et les berges de la Reyssouze seront restaurées : 

  • Recharge du lit en matériaux pour recréer une pente naturelle sur le linéaire et stabiliser les berges ;
  • Installation de clôtures pour protéger les berges, et aménagement de descentes à l’eau pour l’abreuvement du bétail.

Retrait de la buse sur le bief du Saugé

Les buses sous la chaussée seront remplacées par un ouvrage plus perméable à la petite faune et qui facilitera la circulation de l’eau. 

Restauration du bief du Saugé

Le bief du Saugé est un petit affluent de la Reyssouze. 

Le projet prévoit sa restauration sur 150 m :

  • Déblais remblais pour reformer le lit du cours d’eau ;
  • Mise en défens des berges par l’installation de clôtures ;
  • Plantation d’arbustes pour apporter de l’ombre au cours d’eau et favoriser la biodiversité.

BOITE A QUESTIONS

Pourquoi on ne cure plus systématiquement les rivières ?

Le curage est le retrait mécanique, depuis la berge, des sédiments accumulés dans le lit d’un cours d’eau. Il doit permettre d’accélérer l’écoulement des eaux pour limiter localement les risques d’inondations. Cette technique suscite des désaccords et aujourd’hui, le curage systématique des rivières n’est plus recommandé car il ne constitue pas une solution durable aux inondations.

Le curage peut en revanche aggraver l’érosion du lit et fragiliser les berges, créant des problèmes à plus long terme, comme l’incision du cours d’eau et l’érosion des berges, la déstabilisation des ponts …

Le rôle de Reyssouze et Affluents est de proposer une gestion des eaux de surface globale, en proposant des stratégies à l’échelle du bassin versant : évacuer l’eau le plus rapidement possible à un endroit entraîne forcément des conséquences sur l’écoulement des eaux en aval !

Nous privilégions aujourd’hui des solutions basées sur la nature. Les espaces humides, prairies et haies autour des rivières favorisent l’infiltration des eaux et ralentissent les écoulements. Combinés à des aménagements ciblés, comme l’aménagement de zones de débordement, ils permettent de mieux gérer les crues et d’atténuer les risques d’inondations.

Notre rôle est également de développer une culture du risque : les événements météorologiques extrêmes se multiplient avec le changement climatique, il nous faut apprendre collectivement à vivre avec.

Comment le syndicat travaille-t-il avec les riverains et les agriculteurs des bords de cours d'eau ?

Reyssouze et Affluents adopte toujours une approche concertée et volontaire pour ses projets. Avant d’engager des travaux sur les bords de cours d’eau, nous discutons avec chaque propriétaire ou locataire concerné pour évaluer les impacts éventuels, positifs et négatifs, qu’ils soient financiers, sociaux ou techniques. Ce temps d’échange nous amène à réorienter notre projet en cas d’incompatibilité, ou de définir ensemble les conditions de compensation appropriées. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes :

  • Les conventions : Elles définissent les engagements mutuels entre la collectivité et les propriétaires ou locataires sur une période déterminée. Ces conventions sont annexées aux autorisations préfectorales.
  • L’acquisition de parcelles : Si la vente est envisagée, nous faisons une estimation du bien et la proposons aux propriétaires, qui restent libres d’accepter ou non.
  • Les usages agricoles : Si des terres agricoles sont concernées, nous travaillons avec la Chambre d’agriculture et la SAFER pour évaluer les indemnités à verser aux exploitants. Nous pouvons aussi proposer d’autres parcelles pour compenser la perte de terres cultivées.
Comment évaluez-vous la réussite de vos travaux ?

Il y a plusieurs façons d’évaluer le gain apporté par des travaux de restauration écologique.

  • Le diagnostic écologique : avant chaque chantier un diagnostic écologique est réalisé pour mettre en évidence les enjeux faune et flore en présence. Le type et le nombre d’espèces sont recensés sur 4 saisons, faune et flore confondus. 3 ans après les travaux, le même diagnostic est réalisé nous permettant de voir si le nombre d’espèce et/ou d’individus a évolué.
  • Suivi de la qualité de l’eau : la température de l’eau, son PH, le taux de nitrates et d’oxygène dissous sont mesurés avant, pendant et après le chantier pour en apprécier les impacts.
  • Suivi de l’évolution de la morphologie du lit : des vols drones sont programmés avant, pendant et après les travaux pour voir l’évolution de la rivière au fil des saisons. Ces suivis nous permettent d’évaluer si la rivière trouve un équilibre entre le charriage et la dépose des sédiments.
  • L’observatoire participatif : en collectant les photos et avis des usagers via l’application mobile Cœur Reyssouze, nous évaluons l’impact de nos travaux sur la perception du paysage et des milieux aquatiques.
Pourquoi y a-t-il parfois des tas de terre en bord de cours d’eau pendant les travaux ?

Lors des phases de terrassements, l’entreprise mandatée par le syndicat « trie » les matériaux, c’est-à-dire les terres issues de la modification des berges ou du lit de la rivière.  Cela permet de les stocker avant leur évacuation, ou de les réutiliser a posteriori. C’est souvent le cas avec la terre de surface, dite terre végétale, qui est la plus riche. Celle-ci est souvent mise en stock en haut de berges tout le long du chantier, créant temporairement des « cordons » parfois confondus avec des digues. Cette terre est « renappée » en surface à la fin du chantier pour permettre au milieu de se régénérer plus rapidement.

Pourquoi abattre des arbres lors des travaux de restauration écologique des cours d'eau ?

Les arbres stabilisent les berges, régulent la température de l’eau en été, fournissent des caches et de la nourriture pour la faune, participent à l’épuration de l’eau … Pour Reyssouze et Affluents, couper un arbre n’est jamais une décision prise à la légère, mais elle est parfois nécessaire dans le cadre de nos missions.  Voici quelques-unes des raisons qui nous amènent parfois à faire ce choix :

  • Réalisation des travaux : si nous cherchons toujours à optimiser l’organisation des chantiers pour maintenir le plus d’arbres possible, certains travaux nécessitent de retirer les spécimens qui maintiennent la rivière dans une forme qui ne lui est pas naturelle. C’est le cas par exemple des travaux de reprofilage des berges, qui consistent à retravailler les berges en pente douce pour redonner à la rivière sa morphologie naturelle, et la reconnecter à ses espaces connexes.
  • Retrait d’espèces non adaptées : lorsque nous rencontrons des espèces dites « invasives » qui ont un impact sur nos écosystèmes, nous les retirons pour favoriser les espèces locales. C’est le cas par exemple avec le robinier faux acacia, l’ailanthe glanduleux ou l’érable negundo.
  • Sécurité et prévention : il nous arrive de retirer des arbres mal placés et/ou vieillissants lorsqu’ils menacent de tomber. Ceux-ci peuvent en effet présenter un risque direct pour les usagers, ou générer des embâcles susceptibles d’augmenter le risque d’inondation s’ils sont situés à l’amont d’un pont.

Bien que les effets soient difficilement perceptibles sur un temps court (un arbre met généralement entre 20 et 50 ans à devenir adulte), nous compensons systématiquement la coupe d’arbres en plantant des espèces adaptées et favorables à nos écosystèmes aquatiques.

Vous souhaitez vous exprimer ou poser des questions sur le projet ? Contactez-nous !

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