Fixation d’embâcles sur le Jugnon à Viriat

Une opération innovante sur le Jugnon à Viriat

Dans l’objectif d’améliorer la capacité écologique du cours d’eau (accueil des poissons notamment), l’association de pêche locale La Jeune Gaule et le syndicat ont repéré des secteurs pour tester un nouveau mode de gestion du bois mort dans la rivière : la fixation d’embâcles.

L’ONF a réalisé les travaux fin septembre 2023. 

L'objectif du projet

L’objectif de cette méthode de gestion du bois mort en cours d’eau est de pouvoir conserver une partie du bois sur place, tout en limitant les risques liés à sa présence (bois coincé sous les ponts et pouvant provoquer des inondations par exemple).

La présence de bois mort dans le cours d’eau est essentielle car elle permet :

  • Une diversification des habitats pour les poissons et macro-invertébrés (dont se nourrissent notamment certains poissons), en créant des caches, des zones de nourrissage, des zones plus profondes ;
  • Un piégeage des sédiments fins et autres petits bois qui peuvent s’y accumuler, plutôt que de se déposer sous les ponts ou dans les buses ;
  • Une variation des vitesses du cours d’eau, permettant de « trier » les matériaux du fond du lit et de créer des zones propices à la reproduction des poissons, d’améliorer l’oxygénation de l’eau, etc ;
  • Un filtre de certaines pollutions ;
  • Etc.
Fixation d'embâcles : la technique

Les gros bois déjà présents dans le cours d’eau et les arbres morts risquant à terme de barrer l’écoulement sont récupérés et coupés à la taille voulu. Ils sont ensuite coincés entre des pieux d’acacias enfoncés profondément dans le lit du cours d’eau puis fixés à l’aide de fil galvanisé. Les pieux sont recoupés à la hauteur final du tas de bois.

Selon les effets recherchés, le courant et la qualité des berges, il est possible de fixer un ou des fûts, de varier les diamètres des bois, de créer des amoncellements de branches en travers du lit ou contre la berge.

Fixation en cours

Les résultats :

Gros embâcle barrant entièrement le Jugnon, et créant une érosion de la berge du côté de l’autoroute. Un chenal a été dégagé pour laisser l’eau circuler

L’accumulation de branches et de troncs a permis de combler cette encoche d’érosion. Une fois stabilisée, la berge pourra aussi servir de ponton pour les jeunes pêcheurs.

L’embâcle a été ramené et fixé contre la berge pour limiter l’érosion

Les nombreux aulnes déracinés ou cassés sur ce tronçon ont été utilisés pour créer des épis alternés et faire varier les vitesses de courant. À terme, les profondeurs et les matériaux du fond du lit devraient eux aussi se diversifier.

La gestion des embâcles sur le bassin versant : comment ça se passe ?
QUI DOIT INTERVENIR ?

Le SBVR intervient pour la gestion des embâcles au niveau des parcelles dont il est propriétaire et aux abords des ponts dans le cadre de la prévention des inondations. Pour les obstacles au niveau de parcelles privées, le SBVR peut apporter un conseil technique aux propriétaires.

POURQUOI INTERVENIR ?

La majeure partie du temps les embâcles ne sont pas problématiques. Au contraire, ils offrent des caches et l’alimentation pour de nombreux habitants du cours d’eau. Ils permettent une diversification des vitesses d’écoulement de l’eau et des textures du fond de la rivière. Plus perméables qu’un barrage en béton, ils permettent de créer une petite retenue tout en laissant passer une partie de l’eau. Ils sont souvent franchissables par les poissons.

Cependant ils peuvent parfois entrainer un risque d’inondation et amplifier le phénomène d’érosion naturel de la rivière.

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