Pour se reproduire, le brochet a besoin de milieux temporairement inondés : les frayères. Cette espèce est fragilisée car les pressions qui s'exercent sur ses habitats et ses zones de reproduction sont nombreuses. En effet, depuis le siècle dernier, les zones humides dont font partie les frayères disparaissent et sont menacées en raison par exemple de l’urbanisation, de l’intensification de l’agriculture, des pollutions, etc. La préservation et la restauration de ces milieux humides présentent des enjeux forts, d’autant plus qu’ils sont généralement caractérisés par une richesse faunistique et floristique exceptionnelle. En d’autres termes, la protection des milieux de vie du brochet est favorable à la sauvegarde de tout un cortège d’espèces (poissons, amphibiens, insectes, plantes, oiseaux, etc.) et le maintien des populations de brochets témoigne donc du bon fonctionnement de l'écosystème aquatique. De nombreux services (services éco-systémiques) sont rendus par les zones favorables à la reproduction du brochet : épuration de l'eau, protection contre les crues, alimentation des nappes, etc. Ainsi la restauration des frayères à brochet est un objectif phare pour les gestionnaires de cours d'eau, tant pour l’aspect piscicole qu’écologique ou culturel.
A Malafretaz, en 2018, Reyssouze et Affluents en partenariat avec les acteurs locaux a mis en place une frayère à brochet d’une surface de 5 000 m². L’opération a consisté au recreusement d’un chenal situé entre la Reyssouze et la rivière de contournement. Une vanne d’alimentation par la Reyssouze et une vanne de retenue permettent de recréer une prairie inondable, propice à la fraie du brochet qui intervient entre janvier et mars.
Lors de la mise en eau de la frayère, mardi 9 janvier 2024, 5 brochets male et 6 brochets femelle ont été bagués, puis introduits. Un suivi sera assuré par la fédération de pêche, en lien avec l’AAPPMA de la Semeuse, pour que les conditions de fraie soient optimales.