Découvrez les premiers résultats de l’observatoire participatif Cœur Reyssouze

Le crowdsourcing mobilise la puissance collective des individus pour contribuer à la collecte et à l’analyse de données. Il offre une opportunité sans précédent d’enrichir et de compléter les données issues des observatoires de rivières classiques : en combinant les connaissances locales, l’expérience individuelle et les observations du terrain, le crowdsourcing élargit notre compréhension des écosystèmes et des défis environnementaux.

Avec Cœur Reyssouze et grâce à la participation citoyenne, nous obtenons une image plus complète et précise de notre milieux aquatiques, ouvrant de nouvelles perspectives pour leur gestion et leur préservation.

Un observatoire participatif

En juillet 2023, Reyssouze et Affluents a déployé sur le bassin versant un maillage de 27 bornes d’observation aux abords de nos cours d’eau et des zones humides. Via l’application mobile Cœur Reyssouze, développée spécifiquement pour ce projet, les utilisateurs transmettent leurs photographies et donnent leur avis sur les paysages observés : trouve-t-il cet endroit agréable ? Sûr ? Utile ?

Ci-dessus : Photos de la source du Jugnon envoyées via l’application mobile Cœur Reyssouze. La source est asséchée le 14/09/2023 (crédit : alain94) puis elle est à nouveau en eau le 17/11/2023 (crédit : Ludovic Papillon).

Entre le 1er juillet 2023 et le 1er avril 2024, l’application a été téléchargée plus de 800 fois. 442 photos ont été envoyées au syndicat, nous permettant notamment de suivre visuellement et à l’échelle du bassin versant la période de sécheresse qui a frappé nos cours d’eau au cours de l’été 2023, et les différentes crues qui ont eu lieu cet hiver.

Les statistiques de l’appli depuis sa mise en ligne :

Actions sur l'application mobile Nombre d'actions
Réponses aux quiz
1125
Réponses aux sondages
769
Partages de photos
442
Questionnaires en lien avec les photos complétés
357
Créations de comptes sur l'appli
229

Comment sont perçus les cours d’eau du bassin versant ?

Etonnamment, le point qui obtient la meilleure moyenne n’est pas une rivière mais une vue sur le bocage bressan ! Les prairies humides de Chavannes-sur-Reyssouze obtiennent en effet une moyenne de 4.02/5, témoignant de l’attachement des bressans pour ces zones humides si importantes pour nos rivières.
La source de la Reyssouze à Journans et le Jugnon au lieu-dit La Planche à Viriat viennent ensuite sur le podium. Ces deux lieux sont situés en amont du bassin versant, dans des lieux plutôt naturels et patrimoniaux.

Les points avec des notes dégradées sont souvent des lieux fortement artificialisés, comme le lavoir de la Balette à Tossiat ou le canal de Loëze au stade Verchère et l’allée de Challes à Bourg-en-Bresse. Ce dernier point est actuellement en travaux de renaturation, rendant ce lieu peu agréable pour le moment : il sera particulièrement intéressant de suivre l’évolution de cette borne au cours des prochaines années !
En bas du classement, la note de 2.94/5 du petit bief à Gorrevod est à interpréter au regard d’un épisode récent de pollution à cet endroit du cours d’eau.

La comparaison des réponses aux questionnaires avec les données enregistrées sur les points observés (aspect des berge, écoulement de l’eau, végétation, etc. ) permet d’étudier d’autres perceptions :

  • Un écoulement intermittent, comme dans le canal de Loëze à Bourg-en-Bresse par exemple, est perçu comme moins sain et moins utile à la biodiversité qu’un écoulement diversifié.
  • Un écoulement diversifié, c’est-à-dire alternant courant rapide et zones plus tranquilles, est perçu comme plus utile pour la biodiversité qu’un écoulement intermittent, comme c’est le cas au Jugnon à la planche à Viriat.
  • Les pentes abruptes sont perçues comme moins utile pour la biodiversité, et plus dangereuses (risque de chute et de noyade) que des pentes douces.
  • Il y a une différence de perception du risque inondation en fonction de la nature de l’obstacle dans le cours d’eau. Un obstacle naturel augmente la perception du risque : par exemple, la présence d’un tronc d’arbre dans un cours d’eau et plus facilement associé à un risque d’inondation qu’un seuil.

Un outil pour sonder les utilisateurs

Toutes les semaines, quizz et sondages permettent de sensibiliser et de récolter l’avis des citoyens sur les rivières, les milieux aquatiques et les politiques publiques : votre avis nous intéresse ! 

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