Reyssouze, travaux et paysages

Le paysage n’est pas une notion nouvelle dans la gestion des rivières, mais la manière dont nous l’intégrons dans nos projets a considérablement évolué. Aujourd’hui, nous le considérons comme un outil essentiel pour restaurer les milieux aquatiques, et pour construire des projets en harmonie avec les usages, l’histoire et les attentes des citoyens. Découvrez comment cette approche guide notre travail.

S'inspirer du passé pour restaurer les milieux aquatiques

Romane Oudin, chargée de mission milieux aquatiques et territoires, souligne l’importance d’observer le paysage pour mieux comprendre et restaurer les milieux aquatiques : « Lors d’un projet de restauration, nous analysons toujours les photos anciennes pour réhabiliter, quand c’est possible, un état initial du paysage. Par exemple, replanter des haies là où le bocage a disparu permet de restaurer des habitats pour la faune, et reconstituer les méandres d’une rivière aide à retrouver son fonctionnement naturel. »

Ces indices laissés par le paysage sont essentiels pour comprendre comment les écosystèmes fonctionnaient avant l’intervention humaine et ainsi guider nos projets de restauration. La lecture du paysage nous permet de prendre des décisions éclairées qui favorisent non seulement la biodiversité, mais aussi la résilience des milieux naturels face aux changements climatiques.

A Pont-de-Vaux, les anciens méandres de la Reyssouze sont encore visibles. Romane les montre en photo lors d'une visite destinée au public.

Prendre en compte les usages et l’histoire pour construire les projets

Antoine Bozonnet, chargé de mission ingénierie écologique et hydraulique, rappelle que le paysage est façonné par l’Homme, ce qui en fait un élément clé à intégrer dès la conception des projets : « L’aménagement d’une rivière modifie nécessairement le paysage, mais il doit aussi répondre aux besoins des futurs usagers. C’est pourquoi nous faisons appel à des paysagistes dès les premières étapes pour créer un espace qui soit à la fois fonctionnel et harmonieux. »

Cette approche permet de penser l’aménagement en lien avec l’histoire du territoire et les usages actuels. En s’entourant de compétences diverses, notamment des paysagistes, nous pouvons anticiper les attentes des habitants et proposer des projets qui s’inscrivent dans le temps long, en respectant autant le patrimoine que les besoins contemporains.

Lors d'un atelier de concertation, Antoine explique le projet en s'appuyant sur des plans, des photos et des esquisses paysagères.

Favoriser la compréhension des projets grâce aux esquisses paysagères

Emma Renard, chargée de mission trame turquoise et services écosystémiques, insiste sur le rôle des esquisses paysagères pour faciliter les échanges avec le public : « Les esquisses conçues avec les paysagistes permettent aux riverains de mieux visualiser les projets. Cela rend les échanges plus faciles et permet d’ajuster les aménagements en fonction des retours des usagers. »

Les esquisses paysagères, en projetant un futur visuel, aident à la compréhension du projet et des transformations à venir. Ces outils visuels favorisent l’adhésion et ouvrent la discussion autour des aménagements prévus.

Des travaux avec un impact sur les paysages

Jusqu'en 2025, les travaux entrepris sur la Reyssouze et le canal de Loëze à Bourg-en-Bresse bouleversent le paysage.

Chaque projet que nous réalisons modifie le paysage, qu’il s’agisse de replanter des arbres en bord de rivière ou de créer des cheminements pour le public. Ces travaux, bien qu’essentiels pour restaurer les milieux naturels, peuvent avoir un impact visuel fort. « Nos interventions doivent préserver l’identité du territoire tout en répondant aux enjeux écologiques et hydrauliques », résume Alexandre Lafleur, directeur du syndicat.

Pour atteindre ce double objectif, il faut prendre le temps de se réinterroger sur la place de la rivière. Arrivé à la direction du syndicat en 2020, Alexandre raconte qu’il lui a alors semblé indispensable de proposer et de mener rapidement un projet d’ampleur qui donnerait à voir un nouveau visage de la rivière. « Il faut changer nos perceptions, bousculer nos préconçus pour chercher un équilibre entre notre vision anthropologique, centrée sur nos usages, et celle d’une rivière désartificialisée et fonctionnelle »

C’est aussi dans cet objectif qu’il a souhaité impulser un projet de participation citoyenne autour du paysage avec l’observatoire Coeur Reyssouze. Pour en savoir plus, découvrez notre article Paysages et citoyens.

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