Etude sur la restauration de la Reyssouze à Saint-Julien-sur-Reyssouze

Reyssouze & Affluents engage une étude de restauration sur 6 km de la Reyssouze et 1 km du Reyssouzet, situés sur la commune de Saint-Julien-sur-Reyssouze.

Ces tronçons ont été modifiés par les curages passés, ce qui a altéré leur fonctionnement naturel. Par ailleurs, la présence d’ouvrages hydrauliques, dont la vanne de Saint-Julien, perturbe la circulation de l’eau, des sédiments et des poissons.

L’objectif du projet est de redonner à la rivière une forme plus naturelle et de rétablir la continuité écologique, notamment par l’arasement de la vanne de Saint-Julien.

L’étude intègre également une analyse paysagère visant à mieux comprendre les liens entre la Reyssouze, les mobilités et les usages des espaces publics, afin de favoriser la réappropriation des berges et d’améliorer le cadre de vie.

Cette démarche repose sur la concertation locale : la commune, les riverains, les propriétaires, les exploitants agricoles, les pêcheurs et les usagers seront associés tout au long de l’étude.

Les actus du projet

Prochaines réunions

  • Réunion publique : mardi 25 novembre 2025 à 18h30 dans la salle des fêtes de Saint-Julien-sur-Reyssouze
  • 1er atelier de concertation : mi-décembre

Les dernières infos :

Une analyse de la faune et de la flore a débuté en août 2025 sur le secteur de Saint-Julien-sur-Reyssouze. Menée sur une année complète (diagnostic 4 saisons) elle permettra de mieux connaitre l’état des milieux avant d’envisager des travaux. 

Les relevés concernent la flore et la faune : les oiseaux, les libellules, les papillons protégés, les criquets, ainsi que les petits invertébrés aquatiques. La présence de chauves-souris est également vérifiée sur les sites favorables (arbres creux, ponts…).. D’autres groupes comme les reptiles, amphibiens ou mammifères pourront être étudiés si les habitats s’y prêtent.

BOITE A QUESTIONS

Pourquoi modifier le tracé de la rivière ?

Un cours d’eau est un milieu naturel en mouvement qui adapte sans cesse son tracé. Au fil des siècles, l’Homme a modifié leur géométrie et fixé leur lit, changeant la perception de ce qu’est une rivière naturelle. Notamment, les méandres de la rivière, ses « virages », ont été coupés en faveur de tracés plus rectilignes, facilitant l’aménagement (urbain, agricole …) et l’évacuation plus rapide de l’eau vers l’aval. Dans ce même objectif, les lits ont été fortement élargis et incisés (creusés).

Ces modifications ont entrainé des conséquences néfastes pour les milieux aquatiques, non anticipées à l’époque : incision des cours d’eau et des nappes qui les accompagnent, augmentation du risque d’inondation à l’aval, perte de biodiversité, réchauffement des eaux …

Aujourd’hui, nous nous attachons à redonner à la rivière ses fonctions naturelles. Cela passe par une modification des « profils » de la rivière :

  • Le profil « en long » est celui que l’on voit en prenant de la hauteur. On vient le modifier sur certaines sections en ajoutant des méandres. On augmente ainsi la distance entre deux points, entrainant une réduction de la pente. Cette modification va avoir un effet de « rétention » d’eau : l’eau garde la même vitesse d’écoulement, mais elle met plus de temps à quitter le territoire puisqu’elle parcourt une distance plus longue. Cela permet une meilleure gestion des crues en temporisant l’afflux d’eau à l’aval.
  • Le profil « en travers » est celui qu’on verrait en effectuant une coupe à un endroit donné. On vient le modifier en faisant varier la largeur, la profondeur et la pente des berges. Cela permet de favoriser le maintien d’une lame d’eau en été et de diversifier les « faciès » d’écoulement de la rivière, c’est-à-dire de faire varier la vitesse d’écoulement et la granulométrie de son lit. Ainsi, on diminue à la fois la stagnation et la surface d’eau exposée au soleil, pour une meilleure régulation de la température et du taux d’oxygène.  
Pourquoi on ne cure plus systématiquement les rivières ?

Le curage est le retrait mécanique, depuis la berge, des sédiments accumulés dans le lit d’un cours d’eau. Il doit permettre d’accélérer l’écoulement des eaux pour limiter localement les risques d’inondations. Cette technique suscite des désaccords et aujourd’hui, le curage systématique des rivières n’est plus recommandé car il ne constitue pas une solution durable aux inondations.

Le curage peut en revanche aggraver l’érosion du lit et fragiliser les berges, créant des problèmes à plus long terme, comme l’incision du cours d’eau et l’érosion des berges, la déstabilisation des ponts …

Le rôle de Reyssouze et Affluents est de proposer une gestion des eaux de surface globale, en proposant des stratégies à l’échelle du bassin versant : évacuer l’eau le plus rapidement possible à un endroit entraîne forcément des conséquences sur l’écoulement des eaux en aval !

Nous privilégions aujourd’hui des solutions basées sur la nature. Les espaces humides, prairies et haies autour des rivières favorisent l’infiltration des eaux et ralentissent les écoulements. Combinés à des aménagements ciblés, comme l’aménagement de zones de débordement, ils permettent de mieux gérer les crues et d’atténuer les risques d’inondations.

Notre rôle est également de développer une culture du risque : les événements météorologiques extrêmes se multiplient avec le changement climatique, il nous faut apprendre collectivement à vivre avec.

Comment le syndicat travaille-t-il avec les riverains et les agriculteurs des bords de cours d'eau ?

Reyssouze et Affluents adopte toujours une approche concertée et volontaire pour ses projets. Avant d’engager des travaux sur les bords de cours d’eau, nous discutons avec chaque propriétaire ou locataire concerné pour évaluer les impacts éventuels, positifs et négatifs, qu’ils soient financiers, sociaux ou techniques. Ce temps d’échange nous amène à réorienter notre projet en cas d’incompatibilité, ou de définir ensemble les conditions de compensation appropriées. Celles-ci peuvent prendre plusieurs formes :

  • Les conventions : Elles définissent les engagements mutuels entre la collectivité et les propriétaires ou locataires sur une période déterminée. Ces conventions sont annexées aux autorisations préfectorales.
  • L’acquisition de parcelles : Si la vente est envisagée, nous faisons une estimation du bien et la proposons aux propriétaires, qui restent libres d’accepter ou non.
  • Les usages agricoles : Si des terres agricoles sont concernées, nous travaillons avec la Chambre d’agriculture et la SAFER pour évaluer les indemnités à verser aux exploitants. Nous pouvons aussi proposer d’autres parcelles pour compenser la perte de terres cultivées.
Comment évaluez-vous la réussite de vos travaux ?

Il y a plusieurs façons d’évaluer le gain apporté par des travaux de restauration écologique.

  • Le diagnostic écologique : avant chaque chantier un diagnostic écologique est réalisé pour mettre en évidence les enjeux faune et flore en présence. Le type et le nombre d’espèces sont recensés sur 4 saisons, faune et flore confondus. 3 ans après les travaux, le même diagnostic est réalisé nous permettant de voir si le nombre d’espèce et/ou d’individus a évolué.
  • Suivi de la qualité de l’eau : la température de l’eau, son PH, le taux de nitrates et d’oxygène dissous sont mesurés avant, pendant et après le chantier pour en apprécier les impacts.
  • Suivi de l’évolution de la morphologie du lit : des vols drones sont programmés avant, pendant et après les travaux pour voir l’évolution de la rivière au fil des saisons. Ces suivis nous permettent d’évaluer si la rivière trouve un équilibre entre le charriage et la dépose des sédiments.
  • L’observatoire participatif : en collectant les photos et avis des usagers via l’application mobile Cœur Reyssouze, nous évaluons l’impact de nos travaux sur la perception du paysage et des milieux aquatiques.

Vous souhaitez vous exprimer ou poser des questions sur le projet ? Contactez-nous !

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